Pour le public, une communauté Emmaüs, c’est l’endroit où l’on peut déposer les objets dont on ne se sert plus, le bric-à-brac où dénicher les bonnes affaires. Au-delà de ça, les communautés sont avant tout des lieux d’accueil, de vie, de travail et de solidarité qui fonctionnent uniquement grâce à l’activité de récupération des compagnons.
60 ans après la création de la première communauté Emmaüs, 116 communautés accueillent chaque année en France plus 6000 hommes et femmes en difficulté. Ces compagnons sont accueillis sans condition ni distinction de nationalité, d’âge, d’opinion ou de confession. L’accueil n’est soumis à aucune limite dans le temps. Cette relation peut être rompue à tout moment, par le compagnon ou la compagne, sur sa seule décision de quitter la communauté, ou sur celle du responsable si la personne ne respecte pas les règles de la vie communautaire.
A ceux qui ne resteront que quelques jours, quelques mois, la Communauté permettra de se « refaire une santé », de retrouver les repères d’une vie sociale organisée et d’une activité. A tous, elle procurera la fierté de se sentir à nouveau « utile » et proposera de redonner un sens à leur vie en se mettant au service des plus démunis.
Ces hommes et ces femmes, accueillis parce qu’ils étaient « demandeur d’aide et de soutien », deviennent, dès leur entrée dans la communauté, les acteurs de leur propre réinsertion, par leur activité de récupération et de réemploi des marchandises collectées. De plus, ils participent dans la communauté d’accueil, et à la hauteur de leurs capacités, à un véritable projet communautaire de vie, de travail collectif et de solidarité locale, nationale et internationale.
Aujourd’hui, comme il y a 70 ans, participer à cette aventure collective où l’engagement, le service et l’aide aux autres ont un sens, est pour les compagnons la source essentielle de progrès personnel.
Aujourd’hui, comme il y a 70 ans, Emmaüs apporte une réponse unique à des personnes, qui du fait de leur parcours, de leurs ruptures, n’ont pas trouvé de place dans les schémas classiques d’accueil et d’insertion.
S’il occupe une place centrale dans les communautés, le travail n’a pas la même signification que dans l’économie de marché et il est vécu autrement. Son but est bien sûr la production de richesses mais au service des personnes accueilles et des projets de solidarité. Il donne aussi à la Communauté la possibilité d’aider des personnes, des associations ou des projets de son environnement proche et d’engager des actions de solidarité.
Dans une communauté, chaque compagnon s’engage à travailler, selon ses aptitudes et ses possibilités.